Il y a des existences qui marquent votre cœur au fer rouge & qui chauffent vos sentiments à blanc, gravant dans votre chair des mots qui ne s'oublieront jamais. Il y a des relations qui vous retourne la tête, qui vous donne le tournis tellement elles sont fortes et intenses. Ça vous pénètre de l'intérieur, ça irradie votre corps tout entier & brûle vos os jusqu'à en pleurer. Certaines existences sont plus belles que d'autre & certaines relations comptent plus que les autres. Il y a des liens qui ne se briseront jamais et qui vous ramènerons toujours vers les mêmes personnes sans arrêt. Attraction sentimentale, dépendance obsessionnelle. Certaines voix sont inoubliables et guérissent tous les maux en quelques mots.Et certains sourires transpercent votre âme tant leur beauté vous fait mal.

A toutes ces nuits froides et solitaires où la tristesse m'accueillait sans peine. Capitaine, j'avais prévu l'abandon du navire, mais les liens du cœur m'enserrent à la barre. J'ai dénigré l'amour comme l'on dénigrerait sa meilleure ennemie, de façon méprisante et accablante. J'ai craché sur les sentiments comme un suicidaire cracherait sur la vie, avec dédain et entrain. Les rafales de vent secouent mes cheveux, les faisant virevolter au gré d'une fausse liberté. On m'a injecté des espoirs dans le cœur, me laissant voguer au travers d'un leurre. J'ai goûté au vice déjà bien trop de fois, délaissant la possession de mon corps en appréciant ça. J'admets que je préfère fuir plutôt qu'aimer, je préfère me nuire et profiter. Et c'est au moment où je croyais mon âme pure de tous sentiments que les liens se sont resserrés lentement. Telle une douce agonie qui susurre le prénom pour lequel je donnerais ma vie. Achevez-moi Capitaine, avant que la douleur ne le fasse, avant qu'au sol, ma tête ne se fracasse. J'ai hurlé ma peine au monde entier, une fois ma réalité retrouvée. J'ai prié pour que la mort vienne me chercher lorsque j'ai compris que mes principes s'étaient envolés. Au rythme de leurs soupires et malgré l'absence de son sourire, je préfère jouir jusqu'à la mort qu'aimer plus qu'un simple corps.

Cher toi,
Me revoilà, la plume tremblante et avec l'espoir que tu ramèneras mes mots. Tu m'as sortis de tellement de choses déjà, mais peut être que cette fois j'en demande un peu trop. Mon ange, à quoi bon écrire que tu es parti depuis bien trop longtemps ? A quoi bon décrire le vide que tu as laissé dans ma vie ? Je supplie chaque jour pour que tu reviennes, pour que tu m'expliques, pour que je comprenne. C'est comme si la nature avait rétablit l'équilibre, tu sais, quand on vous offre l'une des plus belles choses de votre vie, il est normal de vous la reprendre à un moment donné. Je me suis tailladé le cœur en espérant ton retour tu sais, j'ai versé tant de larmes en essayant de me convaincre que tout ça avait été bien réel. Et me voilà aujourd'hui, à t'écrire alors que tu n'as probablement jamais existé. Pitié reviens moi, tout est moins beau sans toi. J'ai à présent la vie que je te jalousais tant, mais sans toi, tout est différent.

Dans cette pièce froide, il ira s'enfermer, entouré de tous ses mauvais rêves et de ses sombres pensées. Seul dans ses draps, la présence du vide à ses cotés, se demandant sans cesse ce qu'il faut faire pour être aimé. Chassant les larmes du coin de ses yeux, cherchant juste un moyen d'être heureux. Il a le cœur gonflé d'espoir et la tristesse présente sur son visage, une douleur plus forte qu'on ne l'envisage et qui se voit même allongé seul dans le noir. Payant quelques nuits une chaleur humaine dont la fausse attention n'enlève rien à la peine, il cherche vainement la séduction et l'attraction dans un monde où le physique doit frôler la perfection. Mais qu'est-ce que l'amour attend pour le frapper en plein cœur ? Lui qui ne demande qu'un accès direct au bonheur. Qu'attends la réciprocité des sentiments pour faire don de sa présence ? Lui qui a déjà tant fait preuve de patience. Nature divine, aurais-tu commis un oubli ? Ou bien est-ce que de là haut, tous, tu nous défie ? A nous, majoritairement personnes superficielles dont le physique n'est toujours qu'un peu plus artificiel , attends-tu de l'un d'entre nous qu'il se démarque de la foule ? S'abandonnant à sa laideur, qu'au monde entier il s'affiche, avec au bras une beauté intérieure ? Ta foi en la nature humaine est-elle si grande que tu penses ton défi réalisable ? N'oublie pas qu'en chaque homme, il y a la présence de deux visages. J'ai peur pour ta naïveté et pour les conséquences qu'elle va engendrer, tu laisseras derrière toi un homme seul et mal aimé.

Est-ce que l'amour existe encore ? Ceux qui liront cette première phrase penseront sans doute que je ne suis qu'une pauvre adolescente au cœur brisé, déprimée et désespérée, mais détrompez-vous. Je m'interroge simplement sur la véracité des sentiments, sur les limites de la fidélité, sur les possibilités qu'un couple a de durer toute une vie. Je me questionne sur la routine qui s'installe, sur cette liberté à moitié envolée, sur la curiosité d'aller découvrir d'autres corps. Est-ce que deux personnes peuvent réellement s'aimer sans limite, pour toujours et sans écartâtes ? Quand je regarde autour de moi, c'est là que réellement je désespère. Bien sûr que je peux vous citer des exemples de réussites et ça devrait peut-être clôturer ce perpétuel questionnement, mais il n'en est rien. J'ai assisté à la chute de tellement d'histoires, aux brisements de tant de cœurs, aux désillusions de bien trop d'espoirs et d'attentes, alors permettez-moi de douter. Partout aux alentours, je suis témoin d'amours qui périssent, terrassés par l'infidélité et par des sentiments qui, doucement, s'oublient. J'ai, à plusieurs reprises maintenant, été cette « fille de l'ombre », celle que l'on cache, celle que l'on désire. Croyez-moi, l'infidélité est là, bien présente, peut-être même bien plus présente que quiconque ne pourrait se l'imaginer. Franchir des limites, ce n'est pas si difficile, dépasser sa morale non plus. Juste une fois ou bien par centaine, qu'importe. Ce soir encore, je m'interroge sur les raisons qui poussent un être à trahir l'être aimé et quelque part, je peux comprendre. Comment se résigner à un seul corps, quand on peut en explorer une multitude d'autre ? Comment résister à la tentation quand notre curiosité et notre passion sont piqués au vif ? Comment faire pour se contenter de si peu de choses quand le monde qui vous entoure vous offre autant de possibilités ? Les sentiments, me direz-vous et vous avez sans doute raison. Cependant, soyez réaliste, c'est parfois –et je dirais même souvent- insuffisant. Alors oui, c'est bien dommage, mais l'homme est fait ainsi. C'est un sujet compliqué, l'amour. Quand est-ce que l'on peut réellement appeler ça de « l'amour » d'ailleurs ? Chacun à sa propre réponse à la question. Parfois, quand l'infidélité est absente et que la présence des sentiments est indéniable, là encore, j'ai vu des êtres d'abord trébucher et ensuite chuter. Ils sont tombés, désillusionnés et malheureux. C'est peut-être ça le pire en fait, les amours impossibles. Ceux que l'on empêche d'exister, ceux dont l'on se prive soi-même, ceux que l'on s'interdit. C'est moche en réalité tout ça et ça ne me donne pas réellement envie d'y croire. Maintes fois, j'ai séché mes larmes, pris les morceaux de mon cœur à bout de bras et je me suis barré. Enfin, en tout cas j'ai essayé, mais là encore ce n'est pas si facile. Quand on décide d'arrêter tout ça, de suivre un autre chemin, une voie que l'on pensait sans douleur, il faut s'attendre à ce qu'un jour, des sentiments nous retombent sur la gueule, sans qu'on est rien demandé et surtout sans qu'on est rien vu venir. Et là encore, c'est moche tout ça, parce que c'est rarement réciproque alors évidemment, ça fait mal. Encore une fois. Est-ce que l'amour existe encore ? Je n'en sais absolument rien, sans doute que oui, mais je n'ai pas réellement envie de m'accrocher. Pour l'instant, débrouillez-vous et rafistolez leurs cœurs, parce que eux, ils n'arrivent pas à vivre avec cette douleur qui tiraille, ni à avancer. Ils restent prisonniers de leurs sentiments et de leurs malheurs, je crois qu'ils ne sont tout simplement pas totalement habitués. Aidez-les avant moi, réparez leur être et leur âme avant de panser mon cœur, ils en auront besoin. Faites les avancer et guérissez les, parce qu'ils constituent les seuls restes de mon jeune cœur piétiné mais malgré tout plein de lucidité. Et surtout, parce que malgré tout ça, malgré les cicatrices et les déchirures, je réussi à continuer d'écrire ma voie.